Lecteur, quelles conclusions tires-tu des trois observations suivantes ?:
- En France 35 millions de montres neuves sont distribuées chaque année ;
- La production d’une tonne de nourritures terrestres implique la perte de quatre fois plus de terre ;
- il faudrait 500 ans, au rythme de production actuel, pour couvrir nos besoins d’électricité mondiaux à l’aide de panneaux solaires, en renouvelant le parc chaque ½ siècle.
L’auteur en retient qu’il est l’heure de garder les pieds sur terre pour y voir clair : on le sait désormais, nous consommons trop et surexploitons nos ressources finies. Ce que nous admettons moins fait le sel (régénérant) de cet ouvrage : les nouvelles technologies ne sauveront pas la croissance. La course à une énième révolution industrielle ne devrait pas nous faire renoncer à une double (intime et collective) révolution mentale. Et pourquoi le progrès serait-il forcément technique ? Ingénieur éprouvé aux Hautes études, spécialiste des métaux, voilà pour la page du CV de Philippe BIHOUIX. Il écrit ce livre à partir de sa marge et nous enjoint au renoncement joyeux* : rousseauiste du XXIè siècle, il suggère un contrat social bâti sur une radicale sobriété et des éducations manuelle et intellectuelle élevées au même rang. N’eut été la Fondation de l’écologie politique** dont l’auteur a reçu le premier prix du livre francophone l’automne dernier, cette lecture de première nécessité serait restée sous les radars.
*quoique teinté de malthusianisme.
**think tank dirigé par la philosophe Catherine Larrère.